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Date de mise à jour 14/05/2017

Oeil rouge et/ou douloureux

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P. Dureau

Service d’Ophtalmopédiatrie du Dr Caputo, Fondation Ophtalmologique Adolphe de Rothschild, 25/29 rue Manin, 75940 Paris cedex 19, France
Correspondance - Adresse e-mail : pdureau@fo-rothschild

 

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Arbre décisionnel – Commentaires

La rougeur oculaire correspond à une vasodilatation des vaisseaux de la conjonctive.

Un matériel simple permet de faire un examen oculaire sommaire pour orienter le diagnostic :

  • une lampe de poche suffisamment puissante ;

  • quelques compresses pour essuyer les sécrétions et tenir les paupières ouvertes ;

  • un collyre anesthésique type oxybuprocaïne en cas de gêne importante.

La rougeur diffuse sans douleur ni photophobie correspond à une conjonctivite. Les signes fonctionnels comportent une sensation de gêne, de grain de sable, un prurit oculaire, des cils collés au réveil.

(1) Conjonctivites virales

  • Généralement dues à l’adénovirus ;

  • Association à une pharyngite et une adénopathie prétragienne ;

  • Sécrétions claires ;

  • Contagiosité+++ avec souvent un contexte épidémique (crèches, écoles) ;

  • Mesures d’hygiène (lavage des mains) ;

  • Nettoyage des sécrétions avec du sérum physiologique et des compresses ;

  • Collyre antiseptique (picloxydine, ammoniums quaternai­res), pas de collyre corticoïde sans avis ophtalmologique.

(2) Conjonctivites bactériennes

  • Sécrétions purulentes ;

  • Examen bactériologique seulement si résistance au traitement ou contexte général particulier ;

  • Nettoyage des sécrétions avec du sérum physiologique et des compresses ;

  • Collyre antibiotique 6 fois par jour (tobramycine, rifamycine).

(3) Conjonctivites allergiques

  • Contexte évocateur ;

  • Conjonctivite bilatérale, non purulente ;

  • Anti-allergiques locaux.

(4) Conjonctivites lacrymales

  • Imperforation du canal lacrymo-nasal ;

  • Récidive toujours du même côté, depuis la naissance ;

  • Sécrétions sales abondantes mais œil peu rouge ;

  • Jusqu’à 3 mois : massages du sac lacrymal (près de la base du nez) et collyre antiseptique. Au delà, sondage par l’ophtal­mologiste.

(5) Rougeur localisée uniforme

  • Généralement hémorragie sous-conjonctivale : petit traumatisme ;

  • Cause générale : toux, trouble de la coagulation ;

  • Pas de traitement local spécifique.

(6) La rougeur avec douleur et photophobie correspond généralement à une kératite. Elle nécessite un avis spécialisé. L’examen est plus facile après instillation d’une goutte d’anesthésique ­local (dont la prescription est interdite).

(7) Kératites virales

  • Dans les suites d’une conjonctivite à adénovirus ;

  • Mesures d’hygiène (lavage des mains) ;

  • Nettoyage des sécrétions avec du sérum physiologique et des compresses ;

  • Collyre antiseptique, pas de collyre corticoïde ;

  • Avis ophtalmologique ;

  • Possibilité de kératite herpétique.

(8) Kératites bactériennes (abcès de cornée)

  • Sécrétions purulentes ;

  • Point blanc ;

  • Corps étranger, lentilles de contact ;

  • Collyre antibiotique.

(9) Kérato-conjonctivite printanière (ou vernale)

  • Terrain allergique ;

  • Perannuelle avec une exacerbation au printemps et en été ;

  • Photophobie intense ;

  • Volumineux follicules sous les paupières ;

  • Traitement local et général anti-allergique.

(10) Glaucome congénital

  • Mégalocornée trouble ;

  • Traitement chirurgical urgent.

Liens d'intérêts

Aucun

Références

Taylor D. External eye diseases. In : Taylor D, Ed. Paediatric Ophthalmology. Oxford: Blackwell Science 1997:185-98.

Greenberg MF, Pollard ZF. The red eye in childhood. Pediatr Clin North Am 2003;50:105-24.

Dureau P. Ophtalmologie pédiatrique. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Traité de Médecine AKOS,8-0930, 2008.