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Date de mise à jour 17/05/2017

Réaction cutanée chez un enfant qui prend un médicament

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S. Mallet

Service de dermatologie, hôpital Timone, 264, rue Saint-Pierre, 13385 Marseille cedex 05, France
Correspondance - Adresse e-mail : stephanie.mallet@ap-hm.fr

 
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Arbre diagnostique – Commentaires

(1) La survenue d’une urticaire pose toujours le problème de son origine : prise médicamenteuse (< 10 %) ou pathologie ayant ­nécessité cette prise ? La plupart des urticaires médicamenteuses (> 90 %) ne sont pas liées à une réaction allergique vraie, mais à un mécanisme pharmacologique non allergique par histamino-libération non spécifique. Dans ces cas, le bilan allergologique est inutile et une réintroduction sous couvert d’AH1 peut être proposée.

(2) L’érythème maculo-papuleux viral est difficile à distinguer d’une toxidermie :

  • Le polymorphisme de l’éruption (macules isolées morbiliformes, avec nappes scarlatinifomes et purpura pétéchial sur les membres), le prurit, l’absence d’énanthème et de fièvre, sont des arguments cliniques en faveur d’une toxidermie ;

  • le contage, le syndrome infectieux, l’énanthème et le mono­morphisme de l’exanthème sont en faveur d’une maladie infectieuse (virale ou toxinique).

(3) Signes de gravité devant un exanthème maculo-papuleux (tableau I) :

(4) La définition de l’érythème polymorphe est clinique :

  • éruption en « cocardes » ou « cibles » (3 zones concentriques avec un centre inconstamment bulleux) ;

  • distribution acrale (coudes, genoux, mains, pieds, visage) ;

  • fréquence des lésions érosives muqueuses (définissant l’éry­thème polymorphe majeur) ;

  • fréquence des récidives.

La cause est souvent infectieuse (HSV, Mycoplasma pneumoniae), une cause médicamenteuse doit être également recherchée.

(5) Chez l’enfant, l’exanthème maculo-papuleux médicamenteux pose le problème particulier du diagnostic différentiel avec une éruption virale, et avec une intolérance transitoire à un médicament au décours d’une infection virale. C’est souvent le cas des éruptions observées chez l’enfant après la prise d’anti­biotiques ou d’anti-inflammatoires non stéroïdiens au ­décours d’une infection de la sphère ORL. L’exemple le plus connu étant le rash après la prise d’ampicilline dans la mononucléose infectieuse.

(6) Principaux types cliniques de toxidermie et principaux médicaments inducteurs (tableau II).

Liens d'intérêts

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Références

Newell BD, Horii KA. Cutaneous drug reactions in children. Pediatr Ann 2010;39:618-25.

Segal AR, Doherty KM, Leggott J, et al. Cutaneous reactions to drugs in children. Pediatrics 2007;120:1082-96.

CEDEF. Item 181. Iatrogénie. Diagnostic et prévention. Toxidermies ou réactions cutanées médicamenteuses Ann Dermatol Venereol 2008; 135:168-74.

Barbaud A. Prise en charge globale des toxidermies. Ann Dermatol Venereol 2007;134:391-401.